Mme Ferraoun LC1 Analyse du discours
Analyse du discours comme concept, démarche et pratique
Cette discipline se voit dans la pertinence à rendre compte de certaines nombres de types discours : discours publicitaire, discours politiques, religieux ou littéraire, communiqué de presse…
Trois éléments essieux seront abordés :
Le premier portera sur la définition de l’analyse du discours
Le deuxième sur la présentation des concepts opératoires de l’analyse du discours
Le troisième : les démarches et la pratiques en analyse du discours
1/Définition : l’analyse du discours est une approche pluridisciplinaire qui s’est développée à partir des années soixante en France, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Elle emprunte de nombreux concepts au champ de la linguistique, de la sociologie de la philosophie, de la psychologie, des sciences de la communication et même de l’Histoire. Pour la linguistique, elle m’est essentiellement l’accent sur la relation qui existe entre le discours et le social, le verbal et l’institutionnel, les mots les phrases, les arguments avancés par ceux qui les émettent et ceux qui les interprètent. Elle est censée répondre au pourquoi et comment ?
Au lieu de répondre à Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?
Maingueneau propose la définition suivante « l’analyse du discours est l’analyse de l’articulation du texte et du lieu social dans lequel il est produit » 2007.
Pour rendre compte d’un tel domaine nous seront amené à apporter quelques éléments de réponses à quelques questions fondamentales suivantes :
Qu’est-ce que le discours par opposition au texte et au récit ?
Quels en sont ses marqueurs ?
Quelles est la différence entre analyse du discours et analyse de continu ?
L’aperçu historique : cette approche tiendra compte de trois moments forts de l’analyse du discours :
- Genèse : les antécédents (Saussure, Barthes, Vladimir Propp). Pour Saussure, l’auteur de Cours de linguistique générale publié en 1916, la dichotomie LANGUE ≠ PARLOLE
La langue est un acte social ou collectif ≠ La parole est un acte individuel ou personnel.
La langue est un stockage de signes linguistiques≠ la parole désigne la manifestation matérielle de la langue ou la concrétisation de ce de ce stockage.
-Les années 60/ 70 : L’émergence de cette discipline à l’école française, cette période est marquée par la forte influence des courants et des diverses disciplines indépendants les uns des autres mais qui ont en commun de poser des questions de langage mais de manière différente à celle de la linguistique structurale.
- A partir des années 70, l’analyse du discours est redécouverte par Bakhtine et sa notion de dialogisme.
Le dialogisme : une étude qui désigne l'art du dialogue, de la conversation, l'art de savoir mener une discussion.
Selon Mikhaïl Bakhtine, qui a mis en place les bases du dialogisme, il s'agirait d'une interaction entre le discours du narrateur principal et ceux émis par les autres personnages.
Aujourd’hui, l’analyse du discours est souvent représentée selon trois tendances : la française, par Michel Foucault et Michel Pêcheux. La tendance anglo-saxonne avec la sociolinguistique (Labov), l’analyse conversationnelle de Goffman ou l’ethnométhodologie de (Garfinkel), la tendance allemande avec la théorie de l’agir communicationnel (Habermas).
Le discours : Nous appellerons "discours" l'usage du langage en situation pratique, envisagé comme acte effectif. Le mot "discours " peut désigner des énoncés solennels ("le président a fait un discours"), ou référer à des paroles sans effet ("tout ça, c’est des discours"), ou encore désigner n’importe quel usage restreint de la langue : "le discours politique", "le discours polémique", "le discours des jeunes", etc. Selon D. Maingueneau :
a. -le discours est orienté : il se développe dans le temps en fonction d’une fin choisie par le locuteur. La linéarité qui caractérise le discours se manifeste par une gestion préalable du locuteur par : un jeu d’anticipations, ou de retours en arrière, glissement des commentaires au fil du discours, etc. Ce développement linéaire change selon le type d’énoncé : monologal ou dialogal (comme par exemple, énoncé interrompu dans une interaction par l'interlocuteur ou rattrapage des mots qui échappent au locuteur, etc.).
b. Le discours est contextualisé : on ne peut pas attribuer du sens au discours hors contexte. Un même énoncé prononcé dans deux lieux différents peut correspondre à deux discours distincts.
c. Le discours est pris en charge par un sujet : le sujet énonciateur «je» assume la responsabilité de son discours et choisit une attitude énonciative. L'exemple proposé par Maingueneau est celle de l'énoncé "il pleut" qui est donné comme vrai par son énonciateur ce qui lui rend responsable vis-à-vis de son contenu. Toutefois, il peut modifier son degré d'adhésion "Peut être qu'il pleut", ou rendre quelqu'un d'autre responsable de cet énoncé "Selon Paul il pleut", commenter sa propre parole "Franchement, il pleut", etc.
d. Le discours dépasse le texte. Il convient de distinguer tout d’abord entre les deux notions de discours et texte. le discours est un "énoncé caractérisable certes par des propriétés textuelles, mais surtout comme un acte de discours accompli dans une situation (participants, institution, lieu, temps); ce dont rend bien compte le concept de "conduite langagière" comme mise en œuvre d'un type de discours dans une situation donnée ". Le texte, en revanche, est un "objet abstrait résultant de la soustraction du contexte opérée sur l'objet concret (discours)". Autrement dit :
Discours = texte + condition de production ;
Texte = discours – condition de production.
Ex ; a-Antoine a besoin d’argent.
b-Il est pauvre.
La première phrase prise séparément peut être comprise. Or, pour la deuxième, on posera la question : qui est ce « IL » si elle est séparée de la ph. A. Cette élément anaphorique ne peut être interprétable que s’il on prend l’énoncé dans sa globalité, c’est-à-dire, ne pas prendre la ph. B. isolement.
Grawitz : « considérer la structure d’un texte en le rapportant à ses conditions de production c’est l’envisager comme discours », cela nous donne :
énoncé +conditions de production = discours
GUESPIN : « L’énoncé c’es la suite des phrases émises entre deux blancs sémantiques, deux arrêts de communication ; le discours, c’est l’énoncé considéré du point de vue du mécanisme discursif qui le conditionne ». Autrement dit, on ajoute toujours les conditions de production.
L’énoncé : production langagière ou un acte individuel d’utilisation de la langue, il peut être un mot, une phrase ou un texte produit par un locuteur.
La linguistique de l’énonciation ou la linguistique énonciative : à cote de la linguistique structurale fondé par de F. de Saussure, viens s’ajouter cette théorie est fondé par Emile BENVENISTE VERS 1920 en France et qui consiste à étudier la langue dans sa situation, son objet d’étude est donc la parole.
|
|
|
la langue, en elle-même et pour elle-même. |
la parole dans son fonctionnement |
La linguistique énonciative étudie le fonctionnement de la langue, elle décrit la manifestation de la parole concrète de la langue. Cela signifie que les circonstances de l’énonciation en changeant donneront toujours un nouvel énoncé. Ex :
A 10h, un professeur annonce à ses étudiants qu’un test aura lieu dans deux heures en classe.
acteurs |
temps |
lieu |
Professeurs et ses étudiants |
10h |
classe |
En changeant une seule condition comme le temps l’énoncé change : A 8h, un professeur annonce à ses étudiants qu’un test aura lieu dans deux heures en classe. L’énoncé se détaché de ce celui qui le fabrique et se lie aux conditions de fabrication.
- Créateur de cours, Enseignant: Marnia FERRAOUN
Mme Ferraoun LC1 Analyse du discours
Analyse du discours comme concept, démarche et pratique
Cette discipline se voit dans la pertinence à rendre compte de certaines nombres de types discours : discours publicitaire, discours politiques, religieux ou littéraire, communiqué de presse…
Trois éléments essieux seront abordés :
Le premier portera sur la définition de l’analyse du discours
Le deuxième sur la présentation des concepts opératoires de l’analyse du discours
Le troisième : les démarches et la pratiques en analyse du discours
1/Définition : l’analyse du discours est une approche pluridisciplinaire qui s’est développée à partir des années soixante en France, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Elle emprunte de nombreux concepts au champ de la linguistique, de la sociologie de la philosophie, de la psychologie, des sciences de la communication et même de l’Histoire. Pour la linguistique, elle m’est essentiellement l’accent sur la relation qui existe entre le discours et le social, le verbal et l’institutionnel, les mots les phrases, les arguments avancés par ceux qui les émettent et ceux qui les interprètent. Elle est censée répondre au pourquoi et comment ?
Au lieu de répondre à Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?
Maingueneau propose la définition suivante « l’analyse du discours est l’analyse de l’articulation du texte et du lieu social dans lequel il est produit » 2007.
Pour rendre compte d’un tel domaine nous seront amené à apporter quelques éléments de réponses à quelques questions fondamentales suivantes :
Qu’est-ce que le discours par opposition au texte et au récit ?
Quels en sont ses marqueurs ?
Quelles est la différence entre analyse du discours et analyse de continu ?
L’aperçu historique : cette approche tiendra compte de trois moments forts de l’analyse du discours :
- Genèse : les antécédents (Saussure, Barthes, Vladimir Propp). Pour Saussure, l’auteur de Cours de linguistique générale publié en 1916, la dichotomie LANGUE ≠ PARLOLE
La langue est un acte social ou collectif ≠ La parole est un acte individuel ou personnel.
La langue est un stockage de signes linguistiques≠ la parole désigne la manifestation matérielle de la langue ou la concrétisation de ce de ce stockage.
-Les années 60/ 70 : L’émergence de cette discipline à l’école française, cette période est marquée par la forte influence des courants et des diverses disciplines indépendants les uns des autres mais qui ont en commun de poser des questions de langage mais de manière différente à celle de la linguistique structurale.
- A partir des années 70, l’analyse du discours est redécouverte par Bakhtine et sa notion de dialogisme.
Le dialogisme : une étude qui désigne l'art du dialogue, de la conversation, l'art de savoir mener une discussion.
Selon Mikhaïl Bakhtine, qui a mis en place les bases du dialogisme, il s'agirait d'une interaction entre le discours du narrateur principal et ceux émis par les autres personnages.
Aujourd’hui, l’analyse du discours est souvent représentée selon trois tendances : la française, par Michel Foucault et Michel Pêcheux. La tendance anglo-saxonne avec la sociolinguistique (Labov), l’analyse conversationnelle de Goffman ou l’ethnométhodologie de (Garfinkel), la tendance allemande avec la théorie de l’agir communicationnel (Habermas).
Le discours : Nous appellerons "discours" l'usage du langage en situation pratique, envisagé comme acte effectif. Le mot "discours " peut désigner des énoncés solennels ("le président a fait un discours"), ou référer à des paroles sans effet ("tout ça, c’est des discours"), ou encore désigner n’importe quel usage restreint de la langue : "le discours politique", "le discours polémique", "le discours des jeunes", etc. Selon D. Maingueneau :
a. -le discours est orienté : il se développe dans le temps en fonction d’une fin choisie par le locuteur. La linéarité qui caractérise le discours se manifeste par une gestion préalable du locuteur par : un jeu d’anticipations, ou de retours en arrière, glissement des commentaires au fil du discours, etc. Ce développement linéaire change selon le type d’énoncé : monologal ou dialogal (comme par exemple, énoncé interrompu dans une interaction par l'interlocuteur ou rattrapage des mots qui échappent au locuteur, etc.).
b. Le discours est contextualisé : on ne peut pas attribuer du sens au discours hors contexte. Un même énoncé prononcé dans deux lieux différents peut correspondre à deux discours distincts.
c. Le discours est pris en charge par un sujet : le sujet énonciateur «je» assume la responsabilité de son discours et choisit une attitude énonciative. L'exemple proposé par Maingueneau est celle de l'énoncé "il pleut" qui est donné comme vrai par son énonciateur ce qui lui rend responsable vis-à-vis de son contenu. Toutefois, il peut modifier son degré d'adhésion "Peut être qu'il pleut", ou rendre quelqu'un d'autre responsable de cet énoncé "Selon Paul il pleut", commenter sa propre parole "Franchement, il pleut", etc.
d. Le discours dépasse le texte. Il convient de distinguer tout d’abord entre les deux notions de discours et texte. le discours est un "énoncé caractérisable certes par des propriétés textuelles, mais surtout comme un acte de discours accompli dans une situation (participants, institution, lieu, temps); ce dont rend bien compte le concept de "conduite langagière" comme mise en œuvre d'un type de discours dans une situation donnée ". Le texte, en revanche, est un "objet abstrait résultant de la soustraction du contexte opérée sur l'objet concret (discours)". Autrement dit :
Discours = texte + condition de production ;
Texte = discours – condition de production.
Ex ; a-Antoine a besoin d’argent.
b-Il est pauvre.
La première phrase prise séparément peut être comprise. Or, pour la deuxième, on posera la question : qui est ce « IL » si elle est séparée de la ph. A. Cette élément anaphorique ne peut être interprétable que s’il on prend l’énoncé dans sa globalité, c’est-à-dire, ne pas prendre la ph. B. isolement.
Grawitz : « considérer la structure d’un texte en le rapportant à ses conditions de production c’est l’envisager comme discours », cela nous donne :
énoncé +conditions de production = discours
GUESPIN : « L’énoncé c’es la suite des phrases émises entre deux blancs sémantiques, deux arrêts de communication ; le discours, c’est l’énoncé considéré du point de vue du mécanisme discursif qui le conditionne ». Autrement dit, on ajoute toujours les conditions de production.
L’énoncé : production langagière ou un acte individuel d’utilisation de la langue, il peut être un mot, une phrase ou un texte produit par un locuteur.
La linguistique de l’énonciation ou la linguistique énonciative : à cote de la linguistique structurale fondé par de F. de Saussure, viens s’ajouter cette théorie est fondé par Emile BENVENISTE VERS 1920 en France et qui consiste à étudier la langue dans sa situation, son objet d’étude est donc la parole.
|
|
|
la langue, en elle-même et pour elle-même. |
la parole dans son fonctionnement |
La linguistique énonciative étudie le fonctionnement de la langue, elle décrit la manifestation de la parole concrète de la langue. Cela signifie que les circonstances de l’énonciation en changeant donneront toujours un nouvel énoncé. Ex :
A 10h, un professeur annonce à ses étudiants qu’un test aura lieu dans deux heures en classe.
acteurs |
temps |
lieu |
Professeurs et ses étudiants |
10h |
classe |
En changeant une seule condition comme le temps l’énoncé change : A 8h, un professeur annonce à ses étudiants qu’un test aura lieu dans deux heures en classe. L’énoncé se détaché de ce celui qui le fabrique et se lie aux conditions de fabrication.
- Créateur de cours, Enseignant: Marnia FERRAOUN